obstétrique

J’aimerais avoir un bébé. Dois-je cesser de boire de l’alcool dès l’arrêt de ma contraception ?

Lorsqu’une femme enceinte consomme de l’alcool, celui-ci passe à travers le placenta vers le fœtus. L’alcool est toxique pour le fœtus et peut entraîner, tout au long de la vie intra-utérine, diverses complications regroupées sous le nom de troubles causés par l’alcoolisation fœtale (TCAF). Ils peuvent provoquer chez l’enfant des troubles du comportement, du langage ou encore des difficultés d’apprentissage. Dans le cas le plus grave, appelé syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), on observe un retard de croissance, des caractéristiques physiques particulières, notamment du visage, des malformations (cœur,…) et des troubles neuro-développementaux variés. En suisse, 1’700 bébés environ souffrent chaque année de TSAF et 85 à 175 avec un SAF.

Bien que le risque semble dépendre de la quantité d’alcool consommée, l’état actuel des connaissances ne permet pas de définir un seuil en-dessous duquel il n’y a pas de risques pour le bébé. Par principe de précaution il est alors recommandé de s’abstenir de boire pendant toute la grossesse et idéalement dès que vous décidez d’arrêter la contraception.

Si vous avez bu en ignorant que vous étiez enceinte, il est inutile de culpabiliser et de s’inquiéter outre mesure. Il convient par contre de s’abstenir dans les mois à venir et en cas de fortes alcoolisations, de consulter un médecin afin d’évaluer le risque éventuel.

Sachez également que l’alcool passe dans le lait maternel et peut diminuer la lactation, modifier le goût du lait et provoquer chez votre bébé une diminution de la prise alimentaire, une somnolence ou une agitation. Même si aucun trouble sérieux n’a été rapporté, mieux vaut par principe de précaution s’abstenir de boire de l’alcool en cas d’allaitement. Si vous souhaitez boire alors que vous allaitez, il est conseillé de boire modérément, de préférence après une tétée et d’attendre 2 à 3 heures avant de redonner le sein.

 

Pour plus d’informations, veuillez contacter le Service de pharmacologie et toxicologie cliniques des HUG.

Crédit photo: unsplash.com

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Publié par Frédérique Rodieux

Médecin-cheffe de clinique au Service de pharmacologie et toxicologie cliniques des HUG

Un commentaire

  1. Article intéressant et bien tourné, bravo

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